
Le père, le fils et la Fiat 500
Cette Fiat c’est à peine plus d’une demi-tonne d’amour, et un demi-litre de bonne humeur. A la conduite, on ne va pas se mentir, on ne retrouve pas le confort d’une allemande, c’est flou dans les trajectoires, une puissance proche du néant, l’étagement de la boîte a sûrement dû être calculé avec les pieds, mais le plaisir est pourtant là. Un sourire incontrôlable m’envahit à chaque fois que je la sors du garage. Déjà, rouler en ancienne, c’est plutôt cool. Mais cette Fiat 500 c’est plus que ça. C’est d’abord une petite bouille ronde qui donne le sourire à tous les passants qui la remarquent.
On retourne aux sources de la conduite avec une boite qui n’est pas synchronisée (double débrayage obligatoire), et le strict nécessaire d’indications au tableau de bord. La maigreur du volant et des commandes en général contraste vraiment avec l’ergonomie que l’on retrouve sur nos voitures actuelles et c’est quelque chose de perturbant au premier abord.
Le toit ouvrant présent sur toutes les 500 bat tous les records en terme de temps de décapotage et à la moindre éclaircie, on est immédiatement tenté de l’ouvrir d’un coup de poignet pour laisser le soleil et le vent frôler les cheveux.
À chaque sortie je n’arrive pas à m’empêcher de la prendre en photo sous tous les angles. Son design m’inspire beaucoup. Récemment, voyant le nombre de photos grossir de sorties en sorties j’ai décidé de monter une galerie Instagram afin de partager au plus grand nombre ma passion pour cette voiture. C’était un rêve de gosse de la voir rouler un jour et je remercie du fond du coeur tous ceux qui ont participé à sa restauration.
La parole du propriétaire
Je suis propriétaire de cette Fiat 500 depuis 1984. En effet, c’est un collègue de travail qui me l’a donnée car elle était en panne et qu’il devait acheter une nouvelle voiture à sa femme. Donc, je suis allé la chercher pour la sauver de la casse. Après quelques réparations, je l’ai utilisée de 1984 à 1985, les 2 vignettes sur le pare-brise, en attestent.
Ensuite, ce véhicule a été stocké dans la résidence secondaire de mes parents, en Ariège. Je l’ai mise sur cales pour ne pas détériorer ses pneus. Elle y est restée jusqu’en 2008, date à laquelle ayant acquis mon atelier dans le Lot, j’ai décidé de rapatrier la Fiat 500 pour la stocker dans de bonnes conditions.
Le constat était dramatique, car le stockage en Ariège avait fait des dégâts : parties de châssis rouillées, roue arrière droite et moteur bloqués. Sur l’insistance de Maxime, j’ai entrepris sa restauration en août 2015.
Toute la carrosserie a été reprise par un ami ancien carrossier. Le masque avant a été remplacé car il ne correspondait pas à l’année de la voiture. La préparation terminée, la caisse a été peinte chez un professionnel dans sa couleur d’origine, jaune Positano référence 208.
Dans le même temps, tous les trains roulants et la mécanique ont été nettoyés et restaurés par Maxime et moi à l’atelier. Afin de gagner du temps, un moteur a été acheté sur internet, apparemment refait à neuf, mais en réalité complètement usé. J’ai décidé de refaire entièrement le moteur d’origine, dont les cotes étaient bonnes, notamment le vilebrequin. Remplacement des deux chemises et pistons, remontage et réglages. Mise en place du moteur neuf dans la voiture et fin de la restauration en avril 2016.
Depuis, le rodage est terminé, nous pouvons profiter, par beau temps, de cette Fiat, qui rencontre beaucoup de succès dans ses déplacements.