
2002, l’heureux hasard
Lors du second Wheels & Waves auquel je participais, et alors que je sirotais une bière avec un pote sur les cent marches, j’ai vu passer une magnifique BMW 2002 turbo look qui allait en direction du festival. Ni une ni deux, nous nous sommes empressés de finir notre verre pour aller à la rencontre du propriétaire, en vain. Ce n’est qu’en début de soirée que j’ai appris que le propriétaire n’habitait non loin de chez moi. Grâce aux réseaux sociaux, j’ai retrouvé sa trace, mais à cause de nos emplois du temps respectif, nous n’avons pas pu nous rencontrer aussi vite que prévu. Quelques années plus tard notamment à l’exposition photo du Wine & Water à Bordeaux fin 2018 nous avons repris contact afin de vraiment se caler une date précise et s’y tenir.
Le jour J, accompagné de mes appareils photos, et sans oublier de prendre l’énorme Pentax 6×7 qui m’accompagne pour les grandes occasions, nous nous sommes retrouvés au milieu de la campagne pour pouvoir prendre des photos tranquillement… Jusqu’à ce que le coup de la panne d’essence se manifeste. Nous avons alors poussé la voiture jusqu’à son garage, partagé avec des mobylettes et d’autres voitures à carbu’. L’occasion de parler bonne bouffe, rouge et restaurant du coin autour d’une bière !
Julien Pianeta
Certaines voitures semblent chercher leur futur propriétaire, et cette BMW 2002 m’a trouvé.
Perdant petit à petit l’espoir de trouver un modèle à restaurer, c’est lors du trajet retour d’un rassemblement à Pampelune que les deux phares jaunes pointent dans mon rétroviseur. « Je ne sais pas ce qui arrive derrière mais ça à l’air très sympa ! » annonçais-je à mes passagers, et le passage d’une rutilante 2002 ne me faisait pas mentir. Racée à souhait, je me laisse rêvasser et ajoute « vous voyez les gars, si un jour j’en ai une, elle ressemblera fortement à ça ! ». Malgré l’excitation et l’envie de la suivre, contraint par le porte voitures que je tracte, je laisse la belle s’éloigner en laissant juste une image dans ma mémoire. Toutefois, un peu plus tard dans la nuit, je la re-croise de nouveau sur la rocade toulousaine, je la suit un moment puis le pilote sort de la rocade le sourire aux lèvres, je le comprends.
Une semaine plus tard, alors que je flâne sur leboncoin, la belle apparaît dans la longue liste des annonces. Toujours marqué par notre brève rencontre sur la route, et motivé par mes amis, je contacte le propriétaire nous prenons rendez-vous pour le mardi soir. Malheureusement, quelques heures avant notre rencontre, un SMS surgit sur le téléphone pour me prévenir que la voiture est réservée par un tiers. Le cœur meurtri, mais toujours avec un peu d’espoir, je lui demande quand même quelques informations complémentaires, notamment pourquoi la voitures est immatriculée au Portugal. Il s’avère que le vendeur est militaire et que sa femme est portugaise. De ce fait, à chaque permission il descend au pays pour chiner de belles voitures, qu’il restaure dans l’optique de les revendre.
Les histoires rocambolesque sont surement les plus belles, et c’est le samedi suivant que je reçois le coup de fil salvateur m’indiquant que la béhème est finalement disponible suite à un faux plan de l’acheteur potentiel. C’est surement un signe du destin, et je saute sur l’occasion aussi vite que dans ma voiture pour foncer la voir. Comme je l’imaginais, je ne suis pas déçu. La voiture est fidèle à ma vision de la 2002 idéale. Une carrosserie simplifiée et élargie grâce à l’adduction d’un kit de 2002 Turbo. La teinte claire choisie est parfaitement rehaussée par des bandes aux couleurs Motorsport. À l’intérieur, deux baquets au style purement seventies prennent place, mais avec le tissu d’origine cousu au centre et souligné par de l’alcantara sur les bourrelets latéraux. Sous le capot une rampe de carbu Dell’Orto et une ligne inox animent la bête. Il n’y aura pas besoin d’essai, le tour de caisse suffira pour que je cède à la tentation et fasse l’acquisition de la 2002.
Enfin en ma possession, il ne reste plus qu’à finir de la mettre à mon goût. Cela passe par le montage de quatre jantes BBS en magnésium habillées par des semi-slick. Je change le volant pour un Renown, et le pommeau de vitesses provient de Machine Revival. La rampe de carbu’ Dell’Orto est troquée par des Weber en 45, et c’est en peaufinant le freinage et quelques détails esthétiques que la voiture s’accorde avec ma vision. Le montage de quelques pièces est la meilleure des manières pour s’approprier définitivement une voiture.
Cela fait désormais trois ans que je profite de ma 2002. Que ça soit lors de sorties dominicales, avec les copains de Wine and Water ou pour promouvoir ma marque, les Brigands de la route. Aujourd’hui, contraint par un entretien obligatoire, je pense pousser la préparation moteur pour aller jouer un peu sur les circuits… La voiture idéale n’est jamais vraiment terminée !