Texte : Julien Al Photos & Vidéo : Jean-Philippe Lebee

Il fait chaud, le soleil plombe de toutes ses forces, la portière s’ouvre dans un bruit singulier qui la caractérise, parfois accompagné d’un grincement qui en serait presque élégant. Les degrés accumulés en surnombre dans l’habitacle ne sont pas une invitation à la conduite pourtant il suffit d’y pencher la tête pour en avoir envie. Sentir l’odeur du vieux cuir, approcher la clé du neiman, pomper sur la pédale de droite pour alimenter les carbus assoiffés, tourner la clé et remplacer la douce mélodie des cigales par le fracas mécanique du V8.


La direction ne peut être autre que celle du littoral pour espérer gagner en fraîcheur.

L’heure de la baignade a sonné, il est temps de se rafraîchir et faire chuter le mercure pour quelques heures.
La douceur de la Méditerranée contrastant avec l’air ambiant est un réel présent, et y plonger depuis les criques brûlantes et escarpées devient un jeu inlassable.
Les moments de pause seront consacrées à la recherche d’un rare point d’ombre, souvent trouvé sous un de ces Pins d’Alep qui bordent le littoral. 

Le sel a assez joué de notre peau, il faut profiter des derniers rayons afin de finir en beauté.

 

La quiétude se trouve dans les hauteurs et la route des Crêtes
sera l’échappatoire idéal.

De pleine face, ces deux globes ronds avec comme ligne séparatrice, le profil d’un cheval tout de chrome vêtu ne trompent pas sur l’aura de la voiture. Mais c’est au réveil du 4.7L dans un son rauque qu’elle révèle son vrai caractère.

Succession de lacets de virages, les sens, comme les vitres, sont ouverts en grand. L’air se rafraîchit, les derniers rayons de soleil commencent à tomber et frapper les falaises, ça monte encore.
C’est le meilleur moment de la journée, la teinte lit-de-vin de la Mustang se mélange aux lumières dorées du soleil couchant.
Cet agrégat de couleurs sonne comme une peinture sur toile, c’est sûrement ce qu’on peut espérer de mieux d’une rencontre entre les éléments de la nature et ceux créés par l’humain. Cet amoncellement de tôles bruyant grimpant les routes côtières d’une beauté naturelle sans équivalent.

Le ciel se pare d’un manteau rosé tandis que Marseille au loin, scintille pour se préparer aux derniers instants de lumière naturelle avant d’être plongée dans l’obscurité. Cette journée s’achèvera ici.