Texte & Photos : Brice Pillard

Le voyage fait partie des vacances parait-il. 

Et si le voyage était les vacances ! On en arriverait à la définition même du Road-Trip, non ?!

Tout motard rêve de partir un jour en trip solo comme un anti-hero digne des films hollywoodiens, sauf que dans la vraie vie il y a toujours des facteurs qui font que ce projet est perpétuellement excusé. Fini le temps de refouler ses pulsions, cet été je rassemble mon sac à dos, mon destrier et Hasta la vista Baby. Sauf que par rapport au grand Arnold, ce sera avec mon supermotard et un skateboard en guise de selle que les choses se passeront !

Après quelques heures à monter les traces GPX et imaginer les scénarios catastrophe qui pourraient me tomber sur le coin du nez, l’affaire est calée. Ce sera la mythique Route des Grandes Alpes, l’une des plus belles routes du monde ! Paraît-il !

Jour 1

À croire que j’avais pressenti les choses, je n’ai programmé que 2 heures de route comme parcours d’initiation avant de faire une halte chez mes amis Dijonnais, mais en ce début de semaine du 15 août, la canicule sévit en France ! Il fait 38°C et peu importe ma vitesse, le vent est chaud, étouffant, et je me rends vite compte que si la semaine continue sur cette lancée, je n’aurai jamais assez de t-shirts secs de rechange.

Ma Husky semble prendre ses marques, mais pas mon fessier ! Je ne suis parti que depuis 20 kilomètres et j’ai déjà des fourmillements insupportables à cause des vibrations du monocylindre… j’appréhende les 8 heures de roulage quotidiennes !

Il faudra attendre mon entrée dans la vallée de l’Ouche, terrain de jeu des motards Dijonnais, pour que mon cerveau puisse s’égarer sur le vignoble environnant avant d’arriver à bon port où j’accepte plus que poliment les verres d’eau que l’on me sert.

Jour 2

Il est très tôt, mes amis n’étant pas encore en vacances, je suis gentiment mis dehors en même temps que le lever du jour. La chaleur est retombée durant la nuit, j’ai littéralement l’impression de revivre. Toutes les ventilations de mon blouson sont ouvertes, mon fessier se porte à merveille et mon destrier est plus excité qu’un jeune poulain. Je comprends immédiatement que mes trips journaliers se joueront le matin avant les pics d’insolations !

Il est encore tôt lorsque je franchis un pont métallique, me faisant prendre conscience que mon voyage solitaire commence en même temps que les rayons du soleil orangés passent à travers l’ossature métallique.

Je quitte rapidement la Côte-d’Or pour franchir le pont de la Pyle, me permettant enfin d’exploiter mon autrichienne dont le gyroscope s’affole dans les virages jurassiens. Je traverse la ville de Saint-Claude – capitale mondialement connue par les amateurs de blagues douteuses – jusqu’au Col de la Faucille. Ce sera mon premier passage de col mais aussi ma première halte déjeuner, et qu’est ce qu’elle était bonne cette tarte aux myrtilles !

Ma descente par le versant sud du col me permet d’apercevoir entre deux épingles le gigantesque Lac Léman, me remémorant un précédent voyage où nous avions moi et mon meilleur ami traversé la ville de Genève, déjà tous deux en Supermotard, pour rallier Annecy. J’en avais déjà gardé un souvenir, disons, suffocant…

Les conditions ne se sont pas améliorées depuis la dernière fois, et ne retenant pas la leçon j’entame la traversée de la Suisse, au point culminant de l’aiguille de l’horloge mais aussi de la canicule. Me demandant lequel de mon ventilateur ou des relances que j’inflige à mon démarreur à chaque feu vert, me lâchera le premier.

Je passe la douane la tête haute et suintante par la fournaise de mes équipements mais aussi en constatant que je ne me suis pas du tout préoccupé de quelle couleur aurait pu être la vignette crit’air de mon 700 cc injection.

Je m’éloigne du jet d’eau et de sa fraîcheur pour rallier la plaque en bronze officielle du Kilomètre zéro. Une fois sur place, je m’acquitte de la photo authentifiant mon départ, avant de porter mon attention sur le petit parc ombragé m’offrant un dernier point de vue sur le Lac, avant de me rendre à ma première chambre d’hôte, nouvelle expérience dans toute cette aventure.

Jour 3

Je me lève plus que satisfait de mon système d’hébergement, je suis rassuré pour le restant du voyage !

Je suis impatient de débuter ma 1ère journée 100% Alpine, alors une fois les pneus réchauffés, je fonce au Col des Aravis mais ce que j’imaginais être un « pic » est en réalité plutôt un « plateau haut ». J’ai noté que le plus beau de ce col se situe juste avant d’attaquer son versant Sud… Là, j’en prends plein les yeux : le paysage verdoyant est magnifique, m’offrant l’un de mes points de vue préféré du voyage.

Les lacets sont de plus en plus nombreux et rapprochés, les crêtes des montagnes gagnent en altitude, il y a tant de choses à regarder, tant d’opportunités d’immortaliser ces paysages que je comprends qu’un seul voyage ne suffira pas. Il y a toujours une courbe aveugle pour vous surprendre à sa sortie par un versant arboré, une cascade sauvage ou un lac prisonnier des montagnes !

Ces étendues d’eau sont mes coups de coeur du voyage, je ne peux m’empêcher d’y faire un, ou même plusieurs arrêts, pour admirer le contraste des couleurs.

Mais le paysage change après avoir dépassé le barrage hydro-électrique de Val d’Isère, la végétation abondante laisse place au roc régnant en altitude, la largeur des routes est revue à la baisse et serpentent à flancs de roche.

L’altitude ne cesse de grimper, au détriment de la température, je franchis le panneau qui m’annonce que je suis au mythique col cycliste de l’Iseran, les graffitis me le confirment. Je me joins à un groupe de motards faisant halte au sommet du pic lunaire. On débat ensemble sur la folie de traverser la France à dos de Supermotard ou de Sportives, tout en enfilant un tour de cou supplémentaire en prévision de la descente.

Les nuages grisâtres que je gardais dans mon rétroviseur jusque là semble vouloir me dépasser, et les autres motards en arrivent à la même conclusion, nous n’y échapperons pas, mais le mal fut minime et les quelques gouttes qui tombèrent ne firent que peu de mal avec la chaleur revenant au fil de la descente.

Cette fausse alerte passée, je me fais interpeller par un fort sifflement lors de ma traversée de Val Cénis. Deux motards viennent visiblement de s’installer en terrasse d’un bar et me font le signe universel du levé de coudes. Je les reconnais, nous n’avons pas arrêté de nous croiser aujourd’hui lors de nos haltes. Le temps de saisir les freins et de faire claquer la chaîne pour un demi-tour sauvage, je suis attablé avec eux, échangeant nos tournées de bières et les récits de notre voyage.

Malgré ma pause improvisée, j’arrive à l’heure chez mon hôte Bertrand, motard passionné, qui s’enthousiasme à la découverte de ma machine et de sa capacité de chargement. Après une bonne douche et un check up de ma Husky, j’échange avec le maître de maison sur les bonnes adresses pour me restaurer. Il me répond avec un petit sourire en coin : « Tu as la moto idéale pour le lieu que je vais te conseiller, même les voitures ont dû mal à y accéder, je ne t’en dis pas plus ! »

Il n’avait pas menti, me voilà à 21h arpentant un sentier à peine bitumé, étroit comme un minigolf et aussi bosselé qu’un terrain de MX. Dès le passage de la seconde, et à mon grand bonheur, les suspensions du 701 n’ont pas assez de débattements pour garder les 2 roues au sol et mon phare éclaire plus souvent le ciel couchant que les lièvres sauvages sortant des bas-côtés… mais quelle mise en bouche !

Voilà comment on se retrouve dans une auberge de randonneurs, sous le Val Thorens, à échanger une omelette savoyarde avec le tavernier et une famille remontant d’Italie.

Je vous fais grâce de mes frissons jubilatoires lors de la redescente nocturne.

Jour 4

Il n’y a pas à dire, je suis bien loti, le chalet de bois est juché à flanc de colline, je savoure un copieux petit déjeuner avant de rééquiper ma monture et de redescendre dans la Vallée de la Maurienne faire le plein de Super.

Une halte en pleine montagne est agréablement déstabilisant : aussitôt réveillé et tout juste échauffé, on se met à attaquer à la fraîche des cols comme celui du Télégraphe. Mais je ne suis pas seul à m’amuser, les habitants aussi se divertissent en confectionnant des structures de paille pour le moins insolites !

J’enchaine avec l’ascension du Galibier, intimidante par les paysages qui l’entourent. La route est déserte à cette heure matinale, impossible pour moi « d’attaquer », le panorama attire toute mon attention et mérite qu’on se retourne sans cesse pour comprendre les mouvements terrestres qui ont pu s’opérer ici.

Malgré mon rythme réduit, la majorité des photographes postés au sommet de ces cols ne sont pas encore opérationnels, installant tout juste leur pancarte publicitaire afin d’offrir au solitaire comme moi, des clichés de leur ascension sur un fond de carte postale idyllique. Un cycliste plus matinal que moi est déjà posté au sommet du Galibier, admirant les sommets encore enneigés.

Après le passage du Galibier, une erreur de fichier GPS et des travaux routiers m’enverront tout droit dans les embouteillages estivaux de Briançon, mettant de nouveaux à contribution mon ventilateur. Une fois sorti de là, je suis presque aussi ardent que mon autrichienne, me voilà en retard sur mon itinéraire, déjà optimiste ! Je décide alors de laisser l’objectif dans sa sacoche pour les prochains kilomètres et de faire monter dans les tours mon mono qui s’encrasse à cette allure de vacancier.

Si le Galibier m’a offert les plus fascinants paysages, le col de l’Izoard m’a à coup sûr procuré les plus belles expériences de conduite. L’asphalte est irréprochable, les courbes rapides à fleur des sapins s’enchaînent parfaitement avec les portions plus entrelacées tout en maintenant un sentiment sécuritaire.

Je rattrape mon retard en exploitant toute la gomme de mes Conti et en surprenant les automobilistes dans les épingles serrées, qui ne pensaient sûrement pas subir d’aussi près les vocalises d’un Akrapovic à la relance.

Je n’ai pas levé le nez du guidon depuis plusieurs dizaines de kilomètres, et j’aurais bien aimé que ça continue ainsi tellement c’était euphorisant, mais le col de l’Izoard montre le bout de son nez, et son dernier photographe me gratifie d’une photo finish.

J’aurais aimé m’attarder et randonner dans ce décor rocheux, mais je souhaite enchainer sur ma lancée jusqu’à Vars avant d’y faire ma pause repas. En remontant en selle, je me fais interpeller par un cycliste finlandais. Nous échangeons en anglais scolaire, sur le récit de son tour d’Ecosse avec la même machine.

Sans pouvoir le quantifier, je n’ai cessé de prendre de l’altitude depuis ce matin, et j’en prends conscience lors de ma descente avec la chaleur caniculaire revenant à pleine charge. Mon itinéraire met mon moral à rude épreuve en sillonnant le long de cours d’eaux fraîches, mais le timing me paraît de plus en plus serré, et je ne peux me permettre la moindre baignade sauvage.

Il est 16h30, je franchis dépité Barcelonnette, étape d’arrivée habituelle pour ce genre de journée, mais mon optimisme et le mois d’Août m’ont poussé à réserver un hôtel après la vallée de Tinée, 130 kilomètres derrière les 200 kilomètres déjà parcourus.

Au panneau annonciateur de la Tinée, il me reste 80 kilomètres et j’en ai officiellement trop fait : la chaleur, le kilométrage et mon sac à dos commencent à peser sur mon dos.

Pourtant le paysage est captivant, le Nord de la Tinée a des allures de canyon, très profond, et ma curiosité me poussera à m’arrêter voir de plus près cette roche ocre peu commune.

Je rallie finalement mon hôtel à un horaire respectable et je suis de nouveau bien accueilli par une belle italienne et un gérant plein d’humilité, qui me sourit en coin :

« Le code wifi est celui des motos qui ne tombent jamais en panne : Guzzi ! »

Après m’être acquitté de ma douche et des vérifs techniques devenues quotidiennes, je savoure ma fin de journée en terrasse, un verre de houblon bien frais à la main.

Jour 5

Il s’agit de mon dernier jour de « descente » avant d’arriver à Menton, et vu les paysages déjà traversés, j’ai un petit peu d’amertume en me disant que le meilleur est sûrement derrière moi.

Je suis bientôt arrivé au bout de la Route des Grandes Alpes, il me reste à traverser la Vésubie, qui n’était pas encore dévastée par les pluies torrentielles de ces dernières semaines, et franchir le Col de Turini, terrain de jeu des rallyes automobiles et du Tour de France. Et je comprends pourquoi, rien qu’à voir la carte de mon GPS, le tracé promet de ne pas s’endormir. En bas du col les paysages méditerranéens commencent à apparaître, en même temps qu’une fine pluie qui me donne envie de forcer l’allure, mais un freinage tardif « tout debout sur les freins » me vaut un bon rappel pour ne pas rouler au dessus de mes pompes sur ces routes aveugles, étroites, gravillonnées et bosselées, rien que ça !

De retour à la civilisation, la ville de Menton montre son nez et il me faut moins de temps pour le dire pour qu’au détour d’une rue je tombe pile sur le parvis de l’esplanade.

  

  

Je réalise soudainement que je suis face à la méditerranée pour la première fois de ma vie, et que je viens de traverser une partie de la France à moto comme une simple formalité.

Il me faut désormais rallier le tracé de la route napoléon pour mon retour en Bourgogne. Et maintenant que j’en suis là, je me dis que ce serait idiot de ne pas longer les corniches de la cote et avoir l’espoir de poser les gommes dans la capitale Monégasque. Mais l’urbanisme y étant si dense, que je ne vis aucun vibreur du mythique circuit.

Le caractère tape à l’œil de ma machine ne m’incite pas à m’attarder, la maréchaussée étant déjà à pied d’œuvre sur le Quai des Américains et la Promenade des Anglais.

Après nous avoir soutenus pendant les deux guerres, on pouvait bien leur dédier deux trottoirs Niçois, non ! Pensant à cette note d’humour, je quitte le monde urbain et me lance en quête d’une pause ombragée pour rafraîchir le duo d’aventuriers.

Les kilomètres ont marqué la carrosserie en plastique et la chaleur perpétuelle à dû diminuer la viscosité de l’huile, m’incitant à remettre le niveau de la bulle en place. L’endurance et les capacités aventureuses de cette machine me sidèrent.

Ma chambrée m’attend tout au nord du Var, dans un village isolé de tout, qui ne se situe vraiment plus très loin maintenant. Je scrute alors sur le GPS toute trace bleue qui m’indiquerait un cours d’eau où je pourrais enfin me baigner. Et c’est toujours quand l’on recherche quelque chose que l’on met du temps à le trouver…

Jour 6

Le départ du Var est sidérant, on ne peut pas faire plus paisible, le calme est absolu, je semble être le seul éveillé à des kilomètres à la ronde, l’air est frais et pourtant les routes semblent chaudes avec ce soleil radieux.

Dos à la lumière, je sillonne la région sur un filet de gaz, n’y prêtant moi-même plus attention, seul l’écho du monocylindre doit se faire entendre aux alentours.

Il n’y a pas âme dehors, je surprend au détour d’un village, le postérieur d’une Porsche dans le renfoncement de la pierre, je prends le temps d’y faire un demi-tour photo en clin d’œil à mes amis aficionados de la marque.

« Le calme est absolu, je semble être le seul éveillé à des kilomètres à la ronde… »

« Le calme est absolu, je semble être le seul éveillé à des kilomètres à la ronde… »

Mais le meilleur de la journée va bientôt pointer son nez, je voulais à tout prix faire le détour par un bras du Verdon afin de m’assurer de sa renommée. Je me présente donc au Lac de Castillon par la porte de service dont les installations en imposent à elles seules. Derrière le tunnel, je tombe sur des vanlifers campant au bord de l’eau, désireux d’admirer la vue emmitouflés derrière la vitre de leur fourgon. La route ceinturant le bras ne cesse de gagner et de perdre en altitude, offrant des points de vue aussi divers et variés que possible. Ici le turquoise règne en maître, laissant le plus amateur des photographes repartir avec des clichés fabuleux.

La route Napoléon se poursuit à travers le Massif Central, où l’asphalte de qualité est de retour : un terrain de jeu propice aux changements d’angles prononcés. Je prends un savoureux plaisir à chercher la limite de cette machine qui me fascine de plus en plus !

Le temps défile au guidon de mon arbalète mais je ne dois pas oublier de m’hydrater régulièrement avec tout ce paquetage, j’en profite pour assouvir ma curiosité en inspectant les pneumatiques que je maltraite depuis des kilomètres. Satisfait de ma débilité puérile, je recharge mon baluchon et repars poignée dans l’angle comme un fugitif du grand banditisme.

Un raccourci par le canyon de la Blanche Torrent m’emmènera au barrage hydroélectrique de la Durance rappelant que ces eaux turquoises sont aussi belles qu’utiles. À ma pause déjeuner, j’engloutis un quart de poulet rôti et sa pastèque, sous l’ombre des canisses d’une échoppe implantée au bord de la route.

Pour la première fois, je sors ma carte IGN pour planifier un contournement de Grenoble, hors de question de me faire avoir de nouveau. Je cherche à esquiver la métropole pour grimper au Fort de Saint Eynard, et pourquoi pas y déguster un verre à son restaurant d’altitude.

Ancien bastion militaire, abandonné puis pillé pour ses matières premières, il fut reconstruit pour offrir une vue unique sur la vallée.

  

  

Jour 7

Mes volets s’ouvrent face au Massif de la Chartreuse. Je prends congé à l’aurore de mes hôtes Anglo-Saxons, me voici debout pour la Der des Der. J’actionne le démarreur et décolle illico pour ne pas déranger les riverains. Je dépasse sur la place du village un trio de motards qui ne mettent pas longtemps à me prendre en chasse.

Sur un faux rythme de bagarre, un ripage du train avant me fait comprendre que les pneus ne sont pas du tout à température, et la sportive du groupe visiblement plus téméraire, ou moins raisonnable dirons nous, prends la tête.

Je comprends de suite que l’humilité me préservera et je m’arrête prendre un cliché du soleil rayonnant sur la cime des arbres, en espérant qu’il descende vite réchauffer les routes. L’un des motards retardataires me rejoint et demande de l’aide pour sortir son frère du fossé, qui visiblement n’a pas su garder l’adhérence dans le fameux virage.

Après cette séance d’assistance sans gravité, je repars virevolter dans la Chartreuse, encore un endroit qui mériterait d’y revenir pour son tableau verdoyant ou pour son ancien bassin industriel basé sur la production du ciment.

Les portes de la Chartreuses se ferment à Chambéry, et marquent aussi la fin de mon road trip alpestre. Les 550 kilomètres de mon étape journalière vont s’endurer sur une interminable ligne droite, tête baissée, poignets à 90°, et me vaudront le lendemain une paire de tendinites aux avant-bras. Voulant en finir, je ne m’autoriserai qu’une halte à hauteur de La Rochepot, ancien lieu culte de l’Autoroute du Soleil des années 60.

Je rentre en terre bourguignonne, surpris qu’une telle diversité de paysages puisse exister dans notre pays. Et dire que je n’en ai aperçu qu’un faible pourcentage durant ces 2200 kilomètres.

Le seul voyage impossible est celui que tu ne commences pas !