
Si, certo !
La vie est belle. Encore une fois, mon compte en banque criait famine en Juin, je venais de perdre mon permis de conduire et le seul plan pour égayer l’été était de partir à l’aventure avec Raymonde, ma mobylette… Et ça, c’était avant de casser le moteur. La vie est belle. Mais, peu importe la situation, il y a toujours une opportunité pour partir à l’aventure, s’aérer l’esprit et découvrir de nouvelles régions. Alors que je rongeais mon frein, envisageant mon pignon fixe comme seul compagnon de route, la délivrance venue d’Allemagne me sauta au visage via une notification Messenger : « Ma famille a une maison en Toscane, à proximité de Florence, ça vous dit qu’on s’y retrouve ? » Oh ! Evidemment ! Et je me réjouissais déjà en voyant que Yannick et Damien, avec qui j’avais découvert la Bavière il y a deux ans, étaient eux aussi invités. Malheureusement, ce dernier ne pouvant participer, la faute au calendrier, nous partirons à deux. Fraîchement sortie de grange, les espoirs de partir avec la nouvelle 924 de Yannick étaient grands. Mais le système d’injection K-Jet aura eu raison de cette folle idée de parcourir quatre mille kilomètres avec une voiture qui n’avait pas roulé durant une quinzaine d’années. Tant pis, c’est donc quelques jours avant le départ, fin Juillet, que nous décidons de partir avec ma fidèle 325i. Jasper, nous voilà !
Jour 1
Yannick arrive dans le Nord de la Bourgogne par le train. La voiture n’est pas encore chargée, il est neuve heure et nous ne savons pas où nous dormirons ce soir : le meilleur des plans est celui que l’on n’a pas ! Lors des grands départs estivaux, il est fort probable que les coffres des voitures soient le plus souvent chargé de vêtements, bouées et autres équipements de camping. A la limite, si vous ne partez pas confiant à bord d’un véhicule âgé, on peut y trouver quelques outils et pièces détachées dissimulés vers la roue de secours. Pourtant, au moment de charger notre compagne de route, il n’y avait rien de cela. Ou plutôt une partie, mais en exagéré : deux valises cabines, un cric rouleur deux tonnes cinq, une caisse à outils bien fournie et quatre amortisseurs accompagnés par les ressorts courts qui vont avec. Un beau bazar, surtout pour rallier la région Florentine. Si nous partons avec un tel chargement, c’est que la mise en quarantaine n’a pas permis à Jasper de venir en France pour que nous mettions à niveau les suspensions de sa voiture. La décision fût prise de le faire en Italie.
Après avoir joué une belle partie de Tetris dans la malle, nous nous mettons en route. Il y a une heure de route ennuyeuse sur la quatre voies du soleil avant de commencer à s’amuser sur les routes du Morvan. Situé à une heure et demi de Paris, ce parc naturel est l’exutoire idéal pour amateur de virages et de belles routes. Depuis Avallon, nous roulons tranquillement au rythme des départementales tortueuses, jusqu’à ce qu’un panneau indique « Saut du Goulou ». Allez savoir pourquoi, ça nous fait marrer, et nous partons explorer ce lieu au drôle de nom.
Nous faisons bien, puisqu’après une dizaine de minutes de marche au milieu des conifères, nous nous retrouvons dans une sorte d’oasis de verdure où trône une chouette cascade. Evidemment, le bien nommé Roger et son slip trop petit nous empêchera de profiter du spectacle offert par la nature lors de notre arrivée sur les lieux. Nous profitons de l’endroit pour s’adonner à un peu de crapahutage dans les rochers, puis on regagne la voiture pour continuer la traversée de la région.
Quelques heures plus tard, la ville d’Autun annonce le retour à la civilisation. Ce qui rime aussi avec quelques heures d’autoroutes, et nous regrettons rapidement la fraîcheur qu’offrait la forêt.
Fenêtre en bas, cent trente kilomètres par heure, le rase bitume noire est une étuve. On se liquéfie dans les sièges, et nous commençons à rêver “d’un bon bain dans une bonne auberge”. Tel des bédouins en pleine traversée du Sahara, la déshydratation commence à faire son effet et je commence à perdre la tête : en fermant les yeux je m’imagine dans la dernière Clio, avec la climatisation et une sono d’enfer. Quelle angoisse. Avant que la folie s’empare de nous, nous nous arrêtons faire le plein du starter pack “sans clim” : Cornetto, Evian glacé.
La fin de journée approchant, nous clôturons cette première étape au pied du Mont Ventoux, à Malaucène. On avait espoir de réaliser une ascension avant le coucher de soleil, mais il est déjà trop tard. Peu importe, après avoir récupéré les clefs de la chambre nous rebroussons chemin jusqu’à la magnifique ville de Vaison-la-Romaine. A fleur de roche et au milieu des collines, cette ville abrite des vestiges datant de l’antiquité, traversée par la rivière Ouvèze sur laquelle est encore en état le pont Romain. C’est charmant, et même si nous finissons de manger alors que la nuit est tombée, nous décidons de digérer avec une promenade dans la vieille ville.
Jour 2
Les volets entrouverts donnant sur la place du village laisse apparaître la vieille Série 3, qui a passé la nuit devant l’hôtel. Je suis content de la voir, et même si le volant m’est interdit j’ai hâte qu’on décolle vers le Mont Ventoux. Les images qui passent de temps en temps sur mes écrans m’ont toujours donné envie de décoller vers le sommet lunaire du point culminant du Vaucluse. La réceptionniste nous apprenant que des travaux au sommet empêchent la traversée de Malaucène vers Bédouin, nous prenons la route en se disant qu’on fera demi-tour une fois le sommet atteint.
Si la route est magnifique, on sent directement que l’automobile n’y a pas sa place d’honneur. Ici, c’est la patrie du vélo ! Hors de question d’attaquer sur des routes qui m’auraient donné envie de faire de la purée de moquette en écrasant la pédale de droite. Yannick fait preuve d’un contrôle de ses émotions qui force le respect, et nous évoluons vers le col des Tempêtes en profitant du paysage. Au fur et à mesure des virages, on commence à comprendre pourquoi cet endroit est mythique : il est si haut que même les petites montagnes à ses pieds semblent être des plaines. J’ai des frissons, et si l’émotion en prend sa part de responsabilité, il s’avère que la température a vraiment baissé. A deux mille mètres d’altitude, le contraste entre la blancheur des roches et le noir de la E30 est saisissant. Une fois installé pour manger un bon pain au chocolat, nous nous rendons compte qu’un des versants du Mont donne directement sur les Alpes. La vue dégagée nous offre un sacré panorama. Après ce bon petit déjeuner, nous redescendons puis bifurquons sur les routes de Provence, direction Sisteron.
Nous nous éclatons sur les départementales viroleuses. Toutes les dizaines de kilomètres le décor change, d’un coup nous roulons le long d’une falaise, d’un autre au milieu des champs de lavande. Le seul point commun étant l’apparition du bruit caractéristique des cigales qui signale que nous sommes bel et bien dans le Sud de la France. Les pauses sont régulières, au contraire des raisons de l’arrêt : paysages, besoin pressant, photos en dynamique… Sortir et rentrer de la voiture demandant un bel effort, nos « summer body » sont bientôt prêts. Ou pas.
Sisteron pointe enfin le bout de son nez, et nous décidons de manger sur le pouce : à force de trainer, on se rend compte que la matinée nous a filé entre les doigts. La montre nous rappelle que nous devons arriver à Florence ce soir. Nous improvisons un petit pic-nic au bord de la Durance, pour profiter de la fraîcheur de la rivière et d’une vue imprenable sur la citadelle. Trop généreux, je me noue d’une amitié intéressé avec les canards qui profiteront d’une bonne partie de mon jambon beurre.
Il est temps de passer la frontière, et plutôt que d’emprunter directement les voie rapides, nous nous entêtons à continuer par les petites route en remontant vers Briançon. C’est en écrivant ses lignes que je me rend compte du détours réalisé dans l’unique but de profiter des qualités dynamiques et du six cylindres de la Béhème. On ne se refait pas. Là, après une énième pause hydratation face au fort, nous croisons la route de deux auto-stoppeurs. L’absence de bagages nous incite à nous arrêter, après tout la banquette est encore libre. Il s’agit de Manuel et Macarena, un couple de Vénézuéliens résidant en France depuis quelques années, qui ont décidé de partir à l’improviste pour profiter de l’abonnement TGVMax. Briançon étant visiblement rapide à visiter, ils ont décidé de partir passer la soirée à Turin. Nous passons donc en Italie par la montagne, ça discute beaucoup et nous ne voyons pas le chef-lieu du Piémont arriver.
Après avoir déposé nos compagnons de route éphémère, nous mettons le cap sur Florence par l’autoroute, alors que le soleil commence à offrir de belles lumières dorées. La nuit est tombée alors que nous sortons de l’autoroute, et les routes défoncées nous réveillent, heureusement nous arrivons chez Jasper sans rien casser. Notre hôte nous attend pour boire une bière, mais nous tombons rapidement de fatigue. Ça fait du bien d’arriver.
Jour 3
L’obscurité lors de notre arrivée ne nous a pas permis de découvrir la maison et surtout la vue qu’elle offre sur la campagne Toscane. Yannick et moi sommes comme des fous : c’est vraiment beau ! Face à nous à chaque fois que nous mettons un pied dehors, des collines arborées à perte de vue, et des oliviers arborant le jardin qui sentent bon le Sud. La maison, elle, a une histoire peu commune que Jasper nous raconte : les pierres composant les murs sont les restes d’une tour appartenant à une des riches familles Florentine, datant du XVème siècle, qui ont été utilisées pour construire cette ferme deux cents ans plus tard. Les trois jours de repos s’annoncent bien.
Nous voulions nous lever tôt pour profiter de la fraîcheur matinale afin de débuter les travaux sur les trains roulants de la E30 de Jasper. Mais il est dix heures quand le premier coup de cric est mis, il fait déjà trop chaud. Les trois musclés que nous sommes se retrouvent vite torse-nus, et le jardin idyllique se transforme en une cours de gitano.
La voiture sur chandelle, la caisse à outils et les pièces détachées dans un coin, les mains salies par la crasse trentenaire, plus rien ne va. Le démontage se passe bien jusqu’à ce que les rotules de direction nous sortent le grand jeu : grippées jusqu’à la ferraille. La seule solution étant de chauffer, nous partons à la recherche d’une lampe à gaz dans le village voisin.
Il fait toujours aussi chaud à notre retour, heureusement nous en avons profité pour ravitailler et Yannick se met aux fourneaux. Pendant ce temps, Jasper et moi dégrippons une des rotules, il nous faudra une bonne demi-heure pour en venir à bout. Une heure plus tard, nous arrivons à bout de la deuxième… Le remontage se fait sans encombre, on retrouve un semblant de géométrie qui nous permet d’aller essayer ce nouveau setup. La voiture étant sur ses roues peu de temps avant le coucher de soleil, l’essai se prolonge un peu sur les petites routes environnantes. Jasper a l’air heureux de la nouvelle tenue de route, et c’est au rythme de sénateur imposé par la 316 que nous profitons du paysage se noyant peu à peu dans le noir.
Jour 4
Comme d’habitude depuis le début du voyage, nous nous réveillons sans aucun plan pour la journée. Notre seul objectif étant de trouver un garage pour faire le parallélisme de la voiture, et pensant que ça sera impossible, je fais preuve du plus grand des pessimisme. Pourtant, grâce à Toni, un ami de Jasper habitant à Florence, il trouve un garage rapidement. Le rendez-vous est fixé pour la fin d’après-midi. Parfait, décollage pour visiter et manger à Florence !
Quand une ville est vendue comme étant une des plus belle du monde, forcément on a peur d’être déçu. Mais là, ce n’est pas le cas. A peine nous commençons à déambuler dans les rues que je suis dépaysé. Les façades sont souvent décorée par des fresques antique, et les devantures des commerces en néon donnent une ambiance assez particulière. De temps en temps nous rentrons dans des cours intérieures pour profiter du calme et des décorations. Assez rapidement, nous apercevons le dôme.
Si il impressionne déjà quand on arrive depuis les hauteurs de la ville, il en impose vraiment par ses quarante-cinq mètres de diamètre quand on est à ses pieds. L’œuvre de Brunelleschi est superbement décorée par du marbre blanc et vert, recouvrant les pierres du bâtiment. D’ailleurs, la Cathédrale Santa Maria del Flore a été érigée entre le XIII et le XV siècle, et il se peut que ses pierres proviennent de la même carrière que celle de la maison de Jasper. C’est amusant de le croire en tout cas.
Après avoir mangé dans une petite trattoria, en profitant du calme d’une rue ombragée et d’un bon plateau de charcuterie, nous prenons la route vers le garage. La voiture y est déposée et nous profitons de l’heure qui s’offre à nous pour marcher le long de l’Arno. Une fois l’opération faite, Jasper peut enfin profiter d’un volant droit et d’une bonne lecture de la route. Il est temps de se poser tranquillement, de profiter de l’ombre naissante pour laver les voitures et profiter du chant des cigales autours d’une bonne Pils venue d’outre-Rhin.
Jour 5
Ce matin Jasper est motivé à faire des photos dans le jardin, au lever du soleil. Nous déambulons autours de la maison avec nos appareils photos, et heureusement les voisins sont loin car les moteurs brisent le silence de la campagne. Yannick et moi sommes paresseux et nous passons plus de temps à gratouiller la guitare et à regarder Jasper faire le shooting. La veille il nous confiait que la maison serait un spot rêvé pour faire des photos si on les voyait signées d’un autre photographe sur Instagram, et qu’il serait con de ne pas en profiter ! C’est vrai !
Le temps de finir cette session photo, et nous filons à Florence. Plutôt que d’acheter une carte postale, sur laquelle il manquerait ma voiture, j’avais en tête de faire la mienne. Nous montons dans les hauteurs, et alors que nous allions en direction de la Piazzali Michelangelo, nous bifurquons à l’improviste vers la Basilique San Miniato al Monte. Une bonne surprise puisque son parvis est dégagée, vide de touriste [qui ont la fâcheuse habitude d’aller là où je pars en vacances] et offre une vue imprenable sur le dôme et la ville. L’endroit parfait. Nous traînons autours du bâtiment, décoré de la même manière que la cathédrale et nous décidons de redescendre vers le spot prévu initialement. Là, la chaleur nous fait vite décamper vers l’ombre de la ville.
Le nom du Ponte Vecchio me semblait très commun, et c’est en rentrant en Bourgogne que j’ai réalisé que c’était le nom de la Pizzeria de mon village, situé en face du pont traversant l’Yonne. Deux salles, deux ambiances, puisque le pont traversant l’Arno a un petit peu plus d’allure. Seul pont survivant de la deuxième guerre mondiale, dû à sa largeur qui empêchait le passage des blindés, il est aussi l’un des rares pont couvert encore en état en Europe. Choqué par la présence des boutiques de luxe, me disant que ça gâchait l’authenticité du lieu, j’appris que c’est Ferdinand I De Médicis qui ordonna l’ouverture de ces boutiques alors qu’il ne supportait plus l’odeur des boucheries et des tanneurs occupant le pont.
Pour notre dernière soirée en Toscane, Jasper veut nous faire découvrir un spot pour profiter du coucher de soleil. Sur la route, nous nous arrêtons dans une pizzeria et emportons de quoi manger. Au milieu de la campagne, nous déplions un draps, au pied de la voiture, et profitons de l’instant. C’est magnifique, les pizza sont bonnes et la bière encore fraîche. Le soleil passe derrière la colline qui nous fait face et quelques instants après le ciel prend feu. Les couleurs sont sublimes, et avec cette ambiance, il s’agit d’une bonne manière de clôturer ce court séjour en Toscane.
Jour 6
La voiture est rapidement chargée, Yannick et moi voulons petit-déjeuner à Pise, puis arriver à Nice en fin d’après-midi pour retrouver Julien le temps d’une soirée. Terminado les petites routes, nous empruntons l’autoroute. En moins de deux heures nous sommes au pied de la tour.
Le bâtiment est assez surprenant, et en y regardant de plus près, on comprend pourquoi la construction a durée deux siècles. La base s’est rapidement inclinée après le début des travaux, et c’est en deux temps qu’elle a été terminée, en redressant à chaque fois le bâtiment. C’est dingue que ça tienne debout. Nous nous baladons autours de la cathédrale, et nous sommes soufflé par la beauté du plafond et des fresques. Covid oblige, nous ne pouvons pas détailler la visite, et repartons sur la route.
Yannick planifie un itinéraire en bord de mer pour que nous puissions manger les pieds dans le sable. C’est chose faites puisque nous mangeons notre dernière pizza Italienne dans un restaurant donnant directement sur la Méditerranée. Ça fait du bien de voir la belle bleue, et de sentir le vent frais qu’elle nous offre. Nous profitons de cet arrêt pour acheter des serviettes, nous rejoindrons Julien directement à la plage.
L’autoroute pour rallier Nice est vraiment cool, on se croirait dans Gran Turismo, la voiture surpuissante en moins. On passe de tunnels en ponts en un claquement de doigt, le paysage est torturé entre les montagnes, les falaises et la mer. C’est top, on est rarement aussi contents d’être sur l’autoroute. Quelques changement de K7 plus tard, nous évoluons dans les étroites rues de Nice.
Jour 7
La nuit a été rude, et courte. C’est le dernier jour de voyage et on a des kilomètres à avaler. Le plan pour la journée est de passer par les gorges du Verdon, pour finir en beauté. Nous attaquons par le Col de Vence, ici aussi le vélo est roi. Sur le bord de la route, une vieille Jeep Willys en panne, on marque l’arrêt et on propose notre aide mais le couple en rade la refuse. Tant pis pour eux, on a pourtant un atelier ambulant dans le coffre. Nous traversons le parc régional des Préalpes d’Azurs, et empruntons un bon bout de la route Napoléon. On croise quelques bikers en Harley, et le paysage nous donne l’impression d’être outre-Atlantique. Il y a un air de route 66, ou du moins de l’idée qu’on s’en fait quand on y a jamais mis les pieds. Les vallées sont traversées par une route plutôt droite, un billard, et les seuls habitations que l’on croise sont des fermes ou des gîtes.
Un peu plus tard, nous attaquons les routes viroleuses qui nous emmènent dans le parc naturel du Verdon. Une Subaru Impreza sort d’un virage le couteau entre les calandres, dans un vrombissement et des crissements de pneus improbables. Aurait-on enfin trouvé des routes où la voiture a ses droits ? Quelques centaines de mètres plus loin c’est au tour d’une 328i et d’une Super5 GT Turbo de nous surprendre, puis, comme un convoi grotesque on croise d’autres sportives et au milieu un Cadillac Escalade. Le mec manœuvre dans un virage. Marrant.
On se demande quand la vue va se dégager sur les gorges, et soudainement, alors que nous sortons d’un petit tunnel taillé dans la roche, on a l’impression que l’on va tomber dans le vide. On y est, c’est superbe ! Le temps de quelques arrêts point de vue, on contemple la nature. « Quand c’est sorti de terre, ça devait chier par ici » s’esclaffe Yannick. La roche est à la verticale sur des centaines de mètre, c’est incroyable. Nous serpentons un moment dans ce paysage surnaturel, avant d’arriver à Manosque. Il est temps de rejoindre l’autoroute jusqu’à la Bourgogne, nous n’avons plus de batterie sur les téléphones, la chaleur redevient étouffante et seule les K7 de Cabrel et Véronique Sanson nous tiennent compagnie. Ça sent la fin des vacances…
Finalement, le trip a été l’occasion de revoir Yannick, ce qui se fait rare depuis que nous ne vivons plus à quelques rues d’écart ! Puis Jasper, qui nous a accueilli et avec qui on a passé un moment de mécanique mémorable. Charger le coffre de la bagnole d’outils pour aller remplacer les suspensions d’une vieille Béhème à 2000 kilomètres de l’atelier, c’était une première ! Ce voyage a été ce que ne proposera jamais une agence : des belles routes, de beaux paysages, des amis et de la mécanique. En soit, c’est peut-être ça le road-trip rêvé, celui qui réunit tout ce qu’on aime sans que le sache vraiment avant de partir. Vraiment, la vie est belle.