Les anciens vous le diront sûrement, toutes les bonnes choses nécessitent du temps pour atteindre la maturité : un bon vin, une viande maturée ou encore un événement réussi. Et le dernier point se vérifie avec un event’ bien de chez nous qui a eu lieu en juin dernier, et auquel je me rends régulièrement depuis une dizaine d’années : les VW Days.

Métro Pont de Neuilly, je cherche un drapeau rouge et blanc parmi la masse de véhicules grisonnants qui s’entassent dans le rond-point.
Soudain je l’aperçois qui arrive, difficile de rater mon Uber du jour : une One cabriolet US-spec importée de Californie il y a une dizaine d’années et qui fait désormais le bonheur de mon acolyte Pierre. Parée d’une robe rouge et d’une capote blanche, pour aller avec l’intérieur, la petite américaine ne manque pas de se faire remarquer.

On entasse nos quelques affaires avec les courses dans le coffre exigu, le soleil qui tape nous suggère de décapoter. Nous partons pour Clastres, agréablement surpris par Waze qui nous annonce une arrivée à destination dans moins de 2 heures, VW Days nous voilà.

1999 : naissance des VW Days.

Parmi les passionnés que compte le CGIDF (NB: Club Golf Île de France) aujourd’hui dans ses rangs, certains étaient déjà à la tâche il y a 20 ans pour faire exister ce meet dans une version foncièrement différente de celle que l’on connaît désormais.

Témoins d’une époque et véritables pionniers en France d’une mouvance et d’une autre manière de voir l’automobile (germanique), les protagonistes du club ont le bagage et l’ancienneté nécessaire à la réussite d’un tel évènement, et cette réussite passe par une certaine ouverture d’esprit.

Malgré un nom évocateur qui laisse sous-entendre que seuls les véhicules arborant le célèbre logo bleu originaire de Wolfsburg sont acceptés, il n’en est rien. Tous les modèles du groupe VAG sont invités et depuis quelques années d’autres marques allemandes sont aussi conviées à la fête. Sujet difficile, car il n’est jamais évident de contenter tout le monde lorsque l’on organise un week-end d’une telle ampleur (pour rappel: les Days c’est 6000 visiteurs pour un panel de 4000 voitures réparties sur 2 jours), mais l’orga’ s’en sort avec brio sur cet aspect.

Autre aspect notable lorsque l’on se balade dans les allées de l’ancienne base militaire de l’OTAN qui a servi à l’Armée de l’air et à la Luftwaffe pendant la seconde guerre mondiale, c’est cette cohabitation entre tous les véhicules : récents, anciens, modifiés ou entièrement restaurés comme à leur sortie d’usine.
Ainsi il est normal de croiser au détour d’une allée, une 997, un combi dans son jus et cachée derrière, une Rallye équipée d’un 20VT.

En tant qu’amateur d’automobile dans son spectre le plus large, cette cohabitation me ravit et me rappelle qu’on doit être capables d’apprécier le travail réalisé sur une voiture, peu importe si le style diffère de ce que l’on aime.

Et n’en déplaise aux puristes, les classiques présents sur le plateau sont souvent bien plus cliniques que les “youngtimers” qu’on croise toute l’année dans les rassos. Les trains roulants sont neufs, les carrosseries sortent de peinture et les baies moteur plus propres que les cuisines d’un étoilé.

Gage de qualité et de bonne ambiance, nombre de voisins européens font le déplacement chaque année : beaucoup de belges, d’anglais et de suisses (et d’autres …) sont ainsi de la partie pour que la mixité ne soit pas qu’un concept réservé aux véhicules.

Le temps passe plus vite lorsqu’on est bien entourés, ça se confirme encore aujourd’hui. Ainsi la fin du week-end pointe déjà le bout de son nez et il est temps de dire au revoir aux copains. C’est toujours la tête pleine de souvenirs que je rentre, en pensant notamment à ces années à camper aux pieds des éoliennes avec mes camarades de la grande époque; Pierre, Thomas, Nico et Jean manch’.
On quitte la base direction la capitale, l’air béat sur nos visages, en repensant à nos âneries débitées tout le week-end et en se répétant “Put***, c’était bien !”.

On profite du soleil qui habille le cab d’une robe dorée sur une route déserte pour terminer nos pellicules de la meilleure des manières.